Ma petite réserve

Hillman fustige les extrémismes de la Science et le modèle informatique

qui a imprégné toute la Société et nous présente, une "théorie de l'akène"

qui semble très naturelle, à première vue.

Chaque être humain serait une graine, appelée à devenir, qui, un pissenlit,

qui, une rose, qui, un moineau, qui, un aigle (pas de chance, si on a une

graine d'Hitler et non de Mère Teresa, à moins d'avoir un fort libre arbitre

correcteur).

A y regarder de plus près, difficile de trouver mieux en matière de

"programme" initial, pré-enregistré, d'autant plus que ce programme

serait codé, dans l'A.D.N. 

Alors rectificationniste ou pas ? Je le laisse à votre appréciation.

Néanmoins...

2è extrait 

Voyons-nous nous-mêmes comme le vecteur d'une vocation, considérons notre destinée comme une manifestation du daimon et abordons notre existence avec la sensibilité imaginative que nous réservons d'habitude aux oeuvres romanesques. Nous pourrons peut-être alors faire une pause dans la quête inquiète et frénétique des causes extérieures. C'en sera fini de la question lancinante du "pourquoi" et du "comment", son diabolique frère jumeau, qui nous fait tourner en rond comme un chien après sa queue en nous posant la vaine question : comment changer ?

La recherche du bonheur n'est jamais que la quête

d'une réponse à une mauvaise question.

Les différentes écoles psychologiques sont porteuses d'angoisse à un point qu'on imagine mal.

Elles sèment le trouble autant chez les parents, les enfants, les praticiens, les chercheurs qu'au sein de la discipline, elle-même, qui voit son domaine s'accroître constamment de nouvelles "zones à problème". La frénésie d'études, de recherches, d'analyse fait feu de tout bois : la vieillesse, les affaires, le sport, le sommeil,  jusqu'aux méthodes de la recherche elle-même.

L'investigation permanente n'est pourtant pas la seule forme de savoir, l'introspection pas la seule forme de conscience. Il suffit d'être capable d'apprécier en artiste les images de l'existence s'égrenant depuis la prime enfance et de s'immerger dans cette contemplation, pour réfréner les investigations intempestives et faire tomber la fièvre de l'explication à tout prix. 

La beauté, par la définition même qu'en donne Thomas d'Aquin dans sa Summa Theologica, arrête le mouvement. La beauté est en elle-même, le remède au malaise psychologique.

La discipline qui revendique le coeur humain comme son domaine réservé doit en reconnaître ses besoins esthétiques. 

La psychologie doit retrouver son chemin vers la beauté sous peine de disparaître.